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De Milan à Bruxelles : un retable de Jan II Borman restauré par l'IRPA

Notre Atelier des sculptures en bois polychromé accueille un magnifique retable bruxellois du XVᵉ siècle provenant de l’église de San Nazaro Maggiore, à Milan. Nous l’attribuons à Jan II Borman, figure de proue d’une illustre dynastie de sculpteurs bruxellois. Parfait exemple de l'engouement pour les retables au XVᵉ siècle, l'œuvre se distingue par la taille des éléments sculptés. Ils représentent l'Adoration des mages, un sujet qui se prête à de riches costumes et à une magnifique polychromie d'origine. Parallèlement à l'étude, un traitement, actuellement en phase de test, consistera à enlever les interventions postérieures pour redécouvrir la riche polychromie qui, à première vue, semble bien conservée.

Un Jan II Borman à Milan

Il aura fallu cinq ans avant que ce projet voie le jour, raconte Emmanuelle Mercier, responsable de l'atelier : « À l’origine, notre ancienne directrice Myriam Serck a découvert ce retable au cours d'une de ses visites à Milan. Une équipe de l'IRPA s'est alors rendue sur place pendant une semaine afin de l'étudier, de le photographier et de constituer un dossier. C'est une découverte exceptionnelle car l'œuvre, renseignée erronément dans l’église comme étant allemande, est en fait bruxelloise. » Nous l’attribuons à Jan II Borman, le chef de file d’une célèbre dynastie de sculpteurs bruxellois. « On lui connaît peu d'œuvres qui ont conservé leur polychromie originelle. Le fameux retable de saint Georges, daté et signé, restauré par l’IRPA tout récemment, est, quant à lui, dépourvu de polychromie. Dans le cas présent, elle est absolument resplendissante. »

« Il s'agit d'une seule scène représentant l'Adoration des mages, un thème propice à de riches costumes et à une magnifique polychromie d'origine, qui illustre toute la variété des techniques de l'époque. »

Emmanuelle Mercier, responsable de l'atelier

Un imposant retable à la polychromie exceptionnelle

Emblématique de l'engouement pour les retables au XVᵉ siècle, cette œuvre majeure a été achetée par un marchand milanais, probablement sur commande. « Cette acquisition témoigne du rayonnement de ces ateliers bruxellois à l'époque. Ce retable se distingue également par la taille importante des éléments sculptés. »

Lors d’une précédente restauration, la sculpture a été recouverte d'un épais vernis brun. « Toutes les zones colorées à l'origine, y compris les visages, sont actuellement d’un brun très foncé. L'œuvre a également été redorée. Le traitement consistera à enlever les interventions postérieures pour redécouvrir la riche polychromie originale qui, à première vue, est bien conservée. On est actuellement dans la phase de tests de méthodes et de produits qui permettent de la mettre au jour. »

Au programme : étude, traitement et analyses de laboratoire

La première étape préalable à toute restauration est l'étude. « On n’intervient jamais sans étudier. Puis, vient la phase test, qui a débuté cette semaine. On cherche à déterminer quels solvants utiliser. » Fin avril, nos restauratrices auront une première réunion avec les responsables italiens, la surintendance et des historiens de l'art pour valider les tests et prendre les décisions. Ensuite, elles procèderont au traitement proprement dit, tandis que l’étude se poursuivra tout au long de l'intervention. En outre, des analyses dendrochronolgiques et de laboratoire pour l'identification des pigments, des liants... seront également réalisées. Le projet durera environ un an.

La mission d’une semaine menée à Milan en 2017 a été réalisée grâce au soutien de la Fondation Périer-D'Ieteren. L'étude et le traitement de restauration actuels sont financés par la Fondation Roi Baudouin et les fonds Jonckheere et Comhaire, la surintendance des biens culturels de Milan et la paroisse San Nazaro Maggiore et le diocèse de Milan.

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