Le jubé dit « de Charles Quint » à Walcourt
Conservé dans la basilique Saint-Materne de Walcourt, le jubé dit « de Charles Quint » est l’un des plus importants de Belgique. Réalisé en 1531 en pierre d’Avesnes et en pierre bleue, cette imposante structure architecturale de style gothique tardif est richement décorée.
Une œuvre foisonnante d’histoires et de saints
Un jubé est une grande structure en bois ou en pierre surmontée d’une tribune divisant l’espace entre la nef et le chœur d’une église. C’est un objet fascinant, témoin de pratiques et d’usages disparus. À ce titre, il est rarement conservé en place dans les églises. Le jubé de Walcourt est richement décoré de dais, d’arcs, d’éléments architecturaux ajourés, de fleurs, de niches, de frises et de médaillons, le tout réalisé dans le plus pur style gothique tardif, agrémenté çà et là d’ornements évoquant déjà la Renaissance. Un important ensemble de sculptures complète la structure architecturale. Entre les grandes statues de la Vierge, de pères de l’Église (saints Jérôme et Grégoire), de saint Lambert ou encore de saint Bernard, le registre supérieur fourmille de figures de plus petite dimension, et notamment de saints locaux comme Gérard de Brogne. Ailleurs, et en particulier sur l’ambon – la chaire surélevée au centre du jubé – sont figurées des scènes religieuses aux nombreux détails : la Nativité de la Vierge, la décapitation de saint Jean-Baptiste, ou encore la scène d’un martyre.
Un cadeau digne d’un empereur
Au centre du jubé est inscrite l’année 1531, en référence à la date de l’achèvement de l’œuvre. Selon la légende, ce monument aurait été directement financé par Charles Quint, roi d’Espagne et Empereur du Saint-Empire romain germanique. Sur le jubé trônent ses armoiries ainsi que deux médaillons qui pourraient être son portrait et celui de son épouse Isabelle de Portugal. Ce don serait un témoignage de l’intérêt personnel porté par l’Empereur à la collégiale Saint-Materne de Walcourt et à son pèlerinage à la Vierge. Malgré les épreuves que l’église a traversées – guerres, vandalisme, incendies – le jubé a résisté aux assauts du temps. Démonté et transféré au revers de la tour au début du XIXe siècle, il a été réinstallé à sa place initiale entre 1887 et 1889. Les sculptures ont été restaurées par le sculpteur Jean-Baptiste Verdeyen. Des moulages du jubé, réalisés en 1926, sont aujourd’hui conservés aux Musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles.
Sauvons le jubé
Le majestueux jubé de Charles Quint de la basilique Saint-Materne raconte non seulement la proximité de Walcourt avec le puissant Empereur, mais aussi les liens séculaires que la ville entretient avec l’art, la foi et le patrimoine. Or, ce monument inestimable est aujourd’hui en danger. Après des années d’exposition à la poussière, à la suie et à la dégradation, le jubé est actuellement dans un mauvais état de conservation. Avec votre vote, vous pouvez aider ce monument. Grâce à vous, l’IRPA peut réaliser une étude pour déterminer la méthode de restauration appropriée. En outre, une étude technico-matérielle sera réalisée en combinaison avec une étude historique (de l'art) afin de révéler les secrets de ce chef-d'œuvre monumental. Un traitement de conservation-restauration par une équipe appropriée pourra, nous l'espérons, en découler. Avec le Challenge Patrimoine, faisons ensemble le premier pas pour qu’un jour les statues, armoiries et bas-reliefs retrouvent leur splendeur d’origine et brillent de nouveau comme à l’époque de Charles Quint.
Anonyme, Jubé, 1531, pierre, (basilique Saint-Materne, Walcourt).

Le Challenge Patrimoine vise à rassembler tous les Belges autour de leur patrimoine afin d’entourer ces trésors culturels des meilleurs soins. Durant ces dix prochaines années, l’IRPA sélectionnera avec vous dix œuvres qui nécessitent un traitement d’urgence. D’ici 2030, nous espérons attirer l’attention sur les joyaux de notre patrimoine et sur l’importance de leur conservation. Donnons ensemble un avenir au patrimoine !
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