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L'histoire de l'IRPA

Notre institution scientifique fédérale est le fruit du travail interdisciplinaire défendu par Paul Coremans (1908-1965) où des historiens de l'art, des photographes, des chimistes, des physiciens et des restaurateurs sont réunis pour une mission commune : se consacrer à l'inventaire, l'étude scientifique et la conservation des œuvres d'art au bénéfice de tout le pays.

L’institut a toujours répondu présent lors des moments clés de l’histoire du pays. Aujourd’hui, l’IRPA évolue de manière cohérente pour prendre en compte les changements sociétaux, développer davantage de synergies, renforcer son utilité sociétale et poursuivre ses actions vers plus de durabilité.

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Un service photographique

L'histoire de l’IRPA commence en 1900, avec la création du Service photographique des Musées royaux d'Art et d'Histoire (MRAH), qui répond uniquement aux demandes internes de reproduction d’œuvres. En 1920, le Service de la Documentation belge est instauré, s’élargissant à tout le pays en réunissant des photographies d’œuvres et de bâtiments hors musée. C’est en 1934 que Jean Capart, conservateur en chef des MRAH, charge Paul Coremans de reprendre le Service de la Documentation belge et de créer un Laboratoire de recherches physicochimiques. Ce laboratoire sera destiné à contrôler le travail des ateliers de conservation et de restauration et à entreprendre des recherches sur le dépistage de procédés de falsification des œuvres d’art et de restaurations excessives.

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Premier inventaire du patrimoine artistique belge

En 1917-1918, une mission photographique allemande réalise un inventaire photographique de notre patrimoine. Cette campagne photographique à grande échelle est le premier inventaire du patrimoine artistique belge réalisé à l’échelle nationale. Une équipe de plus de trente historiens de l’art, architectes et photographes allemands, sous la direction de Paul Clemen, conservateur du patrimoine de Rhénanie, immortalise les principaux monuments artistiques de Belgique. En dix-huit mois, de l’été 1917 jusqu’à l’Armistice de novembre 1918, ils effectuent plus de 10 000 prises de vue. Les clichés seront achetés en 1927 par l'État belge et constituent le premier fleuron de nos collections.

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Seules traces face au silence

Durant la Seconde Guerre mondiale, à la demande de Stan Leurs, professeur à l'Université de Gand, et Jozef Muls, directeur général des Beaux-Arts au Ministère de l'Education, un inventaire photographique du patrimoine culturel belge est réalisé par les Musées royaux d'Art et d'Histoire. Ces photos seront particulièrement utiles après la guerre pour reconstituer les œuvres endommagées. Près de 160 000 négatifs seront réalisés et certains sont les seuls témoins d'œuvres d'art anéanties.

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Une institution publique fédérale indépendante

En 1948, le Service de la Documentation et le Laboratoire évoluent en Archives centrales iconographiques d'Art national et Laboratoire central des Musées de Belgique (ACL) qui, en 1957, deviendront l'IRPA, une institution publique fédérale indépendante consacrée à l'inventaire, l'étude scientifique et la conservation des œuvres d'art, au bénéfice de tout le pays. Rassembler différentes expertises vers un but commun facilite les solutions créatives grâce à l'échange de perspectives complémentaires : c'est le concept d'interdisciplinarité élaboré par Paul Coremans, son premier directeur.

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Un bâtiment conçu pour la recherche interdisciplinaire

Rapidement, les locaux des Musées royaux d'Art et d'Histoire mis à disposition de l'IRPA ne suffisent plus. Il est donc décidé de construire un nouveau bâtiment. Il est investi après quatre ans de travaux : les terrassements débutent en 1958 et, quatre ans plus tard, a lieu l’inauguration. Avec ses six niveaux, accessibles par un escalier central majestueux, il est le premier au monde spécialement conçu pour la recherche interdisciplinaire. Le challenge était de créer un ouvrage esthétique qui permette la coexistence de cellules de travail aux volumes et aux équipements très variés. Il est réalisé par l'architecte Charles Rimanque selon un concept technique du chef des Laboratoires, René Sneyers. Le mobilier est conçu par le décorateur d’intérieur Stéphane Jasinski.

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Protéger le patrimoine liturgique

En 1967, face à la disparition de plus en plus fréquente de biens mobiliers dans les églises, l'IRPA est chargé de réaliser un répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique. Neuf historiens de l’art, soit un par province, sont chargés de la prospection organisée par canton. Des photographes privés exécutent les prises de vue. 250 000 prises de vues documentent toutes les œuvres présentant un intérêt artistique, historique, archéologique ou culturel. Le travail, initialement rêvé pour l’ensemble du patrimoine, doit se limiter aux églises, car leur mobilier est en péril à la suite de la modification majeure de la liturgie de 1963. 213 fascicules, par canton, sont publiés de 1972 à 1983. Ils représentent un outil de gestion important pour les fabriques d’églises. Aujourd'hui, l'inventaire photographique se poursuit et englobe l'ensemble du patrimoine de tous les Belges.

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L’innovation constante

Grâce à l'expérience acquise lors de la conservation et la restauration d'un grand nombre d'œuvres, leur documentation, la formation continue et les échanges internationaux, l'IRPA est devenu un centre de connaissance continuellement impliqué lors du développement des nouvelles techniques et pratiques. Les années 80 verront se développer, dans les laboratoires et dans les ateliers, des études systématiques sur la consolidation des matériaux pierreux, leur protection contre les pluies acides, l'emploi d'hydrofuges et les méthodes de nettoyage. De même, la datation par le radiocarbone s'affine et devient plus performante. En 2013, l’institut s’est équipé d'un appareil de spectrométrie de masse par accélérateur (SMA) de dernière génération, le MICADAS (Mini Carbon Dating System), unique en Belgique.

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Informatisation et libre accès

L’institut œuvre activement à l’établissement d’une politique de libre accès à ses données de recherche. En 1989, débute l’informatisation des archives photographiques et, en 1995, leur numérisation. Une campagne de prises de vues en couleur des œuvres d'art les plus importantes du pays est également entreprise. En 2001, l’IRPA met en ligne le portail BALaT afin de partager ses connaissances, son expertise et toutes les informations créées et collectées par l’institut sur le patrimoine belge avec tous les acteurs du monde du patrimoine et le grand public.

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Un acteur-clé dans un réseau local et international

Pour mener à bien les activités de recherche, les traitements de restaurations et les interventions de conservation préventive, l’IRPA peut compter sur le soutien de partenaires structurels depuis de nombreuses années, tant en Belgique qu’à l’étranger. L’institut participe également de manière active à des programmes de recherche aux niveaux européen et international. Il joue ainsi un rôle clé d’intermédiaire au sein du réseau du patrimoine belge et constitue une véritable porte d’entrée vers l’Europe et le monde.

Plus de 20 000 dossiers d’intervention

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les cellules de recherche et les ateliers du Département conservation-restauration de l'IRPA ont veillé sur les chefs-d'œuvre de notre pays. Plus de 20 000 dossiers d'intervention, résultants des études, traitements et analyses de laboratoire effectués par nos restaurateurs, historiens de l'art et chimistes sur les œuvres de notre patrimoine belge, dont le champ s'étend désormais au patrimoine matériel et immatériel et sur des supports de plus en plus variés, sont précieusement archivés à l'institut. Ils témoignent de notre engagement depuis plus de 75 ans envers la préservation de notre héritage culturel pour les générations futures.

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Répondre aux nouveaux défis

Face à l'accélération de la révolution numérique, la mondialisation et l'instabilité sociétale due aux crises climatique, sanitaire, économique et énergétique, l'IRPA s'adapte pour mieux saisir les changements sociétaux, renforcer les synergies, accroitre son utilité sociétale et promouvoir la durabilité. L'institut s'ancre désormais davantage dans la société. Favoriser la diffusion des connaissances via l'open access et mener des projets tels que CHrisis, qui répond aux besoins en matière de gestion des catastrophes pour l'ensemble du pays, et des initiatives telles que le Challenge Patrimoine, qui interroge les Belges sur le patrimoine qui a du sens pour eux, contribue pleinement à cet engagement.