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Traversez la Belgique grâce à nos recommandations d'été

Notre pays est riche en trésors patrimoniaux à visiter. Laissez-vous guider par les conseils des historiens de l'art de l'IRPA et passez un merveilleux été à la découverte du patrimoine belge.

L'église Saint-Odulphe et le sanctuaire de la relique de Sainte-Odile à Borgloon

Jeroen Reyniers est actif au sein de notre institution depuis plus de neuf ans. Aujourd'hui, il combine son travail à l'IRPA avec celui de freelance. Son statut lui permet par exemple d'exercer la fonction de guide de musée.

L'expertise de Jeroen porte principalement sur le patrimoine religieux conservé dans la province du Limbourg. Il est également particulièrement fasciné par tout ce qui a trait aux reliques (en particulier les ossements des saints). Il se spécialise actuellement dans l'utilisation et la genèse des reliquaires en bois peint conservés dans les églises belges qui ont survécu à l'iconoclasme de 1566. Ce projet est un projet BRAIN-be, une collaboration entre l'IRPA, l'Université libre de Bruxelles, l'ULB-Panorama et l'Université d'Anvers.

Le conseil de Jeroen est d'aller visiter l'église Saint-Odulphe à Borgloon. Autrefois, cet endroit, ainsi que le château voisin disparu, était le cœur battant du Comté de Looz. L'église a été récemment restaurée et resplendit de toute sa gloire. Certaines œuvres exceptionnelles y sont conservées, notamment le reliquaire de Sainte-Odile, datant de 1292. Cette châsse est le plus ancien tableau daté sur support en bois du Benelux et Jeroen la connaît dans le moindre détail. « Le reliquaire de Sainte-Odile a fait l'objet de mon mémoire de maîtrise en Master of Medieval and Renaissance Studies à la KU Leuven ». Dans le cadre du projet BRAIN-be, Jeroen continuera à faire des recherches sur le reliquaire au cours des prochaines années.

Les autres reliquaires que Jeroen et ses collègues étudient dans le cadre du projet sont tous cachés dans des églises belges. Jeroen va déjà en visiter quelques-unes cet été, ce qui tombe bien, car les églises sont une oasis de calme bienvenue et en même temps des endroits frais où s'attarder pendant la chaleur de l'été. « En outre, une autre visite des Musée Art & Histoire (MRAH) figure sur ma liste de choses à faire », dit Jeroen. « L'exposition temporaire 'Expéditions d'Égypte' semble valoir le détour. »

(Photos église Saint-Odulphe : © Paul Delaet)

Jeroen web

« Le reliquaire de Sainte-Odile a fait l'objet de mon mémoire de maîtrise en Master of Medieval and Renaissance Studies à la KU Leuven. »

Jeroen Reyniers
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Le musée Mudia à Redu

Géraldine Patigny, docteure en histoire de l'art, travaille à l'IRPA depuis février 2009. Son domaine d'expertise est la sculpture.

Géraldine conseille, comme bon plan pour l’été, une visite au Mudia, un musée d'art didactique situé à Redu dans la province de Luxembourg. Composé de plus de 300 œuvres, la collection du musée couvre sept siècles d'art, de la Renaissance à l'époque contemporaine, et aborde une cinquantaine de mouvements artistiques. On y découvre l'histoire de l'art grâce à un parcours unique et ludique avec des bornes interactives, qui sont un plus pour les enfants, explique Géraldine. « C'est même possible d'animer les personnages d'un triptyque de Jérôme Bosch ou de réaliser sa propre œuvre pointilliste dans le Mudia et de l'envoyer par e-mail. »

Pour une historienne de l'art spécialisée en sculpture comme Géraldine, la vitrine consacrée aux modelli en terre cuite des XVIIe et XVIIIe siècles et la collection de caricatures d'Honoré Daumier sont les joyaux du musée. Redu étant d'ailleurs le Village du Livre de la Belgique, Géraldine recommande de ne pas manquer de visiter les bouquinistes, où l’on peut trouver la perle rare, pour tous les âges. Le village compte une quinzaine de librairies spécialisées dans des domaines très variés et dans différentes langues : nature, littérature, histoire, récits de voyage, musique, archéologie, bandes dessinées, livres pour enfants...

Et quels sont les projets de Géraldine pour l'été ? « Je partirai une semaine à la mer, une semaine en randonnée et une semaine dans la région de La Roche-en-Ardenne avec, qui sait, une visite de Redu et de son musée d'art. » Mais ce qui est sans doute aussi prévu, c'est de terminer ses contributions pour la nouvelle publication de la série Scientia Artis, sur la famille de sculpteurs du Quesnoy, à laquelle Géraldine a consacré sa thèse de doctorat.

« C'est même possible d'animer les personnages d'un triptyque de Jérôme Bosch ou de réaliser sa propre œuvre pointilliste dans le Mudia et de l'envoyer par e-mail. »

Dr Géraldine Patigny

Le jubé de l'église Saint-Martin de Tessenderlo

Oliver Kik est notre spécialiste de la culture visuelle des Pays-Bas au XVIe siècle, et plus particulièrement de la décoration architecturale. Lorsqu'il a rejoint la Cellule recherches en histoire de l'art et inventaire de l'IRPA il y a deux ans, Oliver s'est d'emblée plongé dans l'étude du jubé de l'église Saint-Martin de Tessenderlo. Les jubés, qui permettaient de séparer le chœur de la nef d'une église au Moyen-Âge et à la Renaissance, sont devenus très rares en raison de leur destruction au cours de l'histoire. Celui de Tessenderlo a été préservé. C'est un bel exemple du savoir-faire et de l'opulence avec lesquels ces œuvres d'art étaient réalisées. D'un point de vue stylistique, il s'inscrit dans la dernière phase de l'architecture gothique aux Pays-Bas vers 1530.

« L'étude et l'inventaire de ce jubé dans l'église a été la première mission que j'ai organisée, et l'œuvre reste donc très chère à mes yeux », dit Oliver. Cette mission s'inscrivait dans le cadre d'une nouvelle campagne d'inventaire pour BALaT, au cours de laquelle tous les jubés existants sont rephotographiés et soumis à une étude. Le dialogue entre le photographe et l'historien de l'art sur place a permis de faire des accents photographiques spécifiques. « Pour cette campagne, l'accent a donc été mis sur les détails ornementaux et le cadre architectural, combinés à l'iconographie de l'ensemble », explique Oliver. L'ensemble du monument semble envahi par les vignes, entre lesquelles se trouvent des figures religieuses et des scènes de la vie de Marie. En tant qu'expert de l'ornementation de la fin de la période gothique et du début de la Renaissance, Oliver recommande vivement d'aller voir de plus près le jubé à Tessenderlo.

La Belgique étant si riche en trésors patrimoniaux, Oliver lui-même et sa famille ont amplement de quoi s'occuper pendant l'été. "« Il y a tant de choses à (re)découvrir dans notre propre pays », dit-il. « L'exposition sur la sculpture maniériste à Namur, à laquelle ont collaboré nos collègues Caroline Heering et Elisabeth Van Eyck, figurait en tête de liste des activités culturelles à faire ».

« L'étude et l'inventaire de ce jubé dans l'église a été la première mission que j'ai organisée, et l'œuvre reste donc très chère à mes yeux. »

Dr Oliver Kik

L'église Saint-Charles-Borromée à Anvers

Caroline Heering, docteure en histoire de l'art spécialisée dans l'iconographie religieuse et les décors, travaille depuis trois ans à l'IRPA. Au printemps 2023, elle a participé à une importante mission photographique à l'église Saint-Charles-Borromée d'Anvers, à laquelle Pierre Paul Rubens (1577-1640) a collaboré tant du point de vue de l’architecture que de sa décoration peinte et sculptée. Une quinzaine de jours étaient prévus pour photographier tout le patrimoine de l’église. Caroline a rejoint la photographe Katrien Van Acker de l'IRPA pour partager son expertise sur place.

Dans l'église Saint-Charles-Borromée, elle a essayé de comprendre comment les œuvres d'art et les sujets qu'elles représentent sont liées les uns aux autres, à d'autres images, à des lieux spécifiques, à des temps liturgiques particuliers, etc. Cette approche relationnelle de l'iconographie des décors d'église offre des perspectives importantes qui sont également utiles aux photographes lorsqu'ils immortalisent l'intérieur d'une église avec leurs appareils. Caroline indique ce qui doit être photographié et dans quel ordre, afin d’optimiser au maximum les prises de vue.

Pour Caroline, l'église baroque Saint-Charles-Borromée à Anvers est un véritable trésor à découvrir. « L’église Saint-Charles-Borromée d'Anvers est un édifice tout à fait majeur pour l’art baroque dans les Pays-Bas méridionaux », explique Caroline. L'église peut également être visitée dans le cadre du festival 'Barokke Influencers', pour lequel Caroline se rendra à nouveau à Anvers cet été.


Curieux de connaître ce patrimoine particulier ?

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« L’église Saint-Charles-Borromée d'Anvers est un édifice tout à fait majeur pour l’art baroque dans les Pays-Bas méridionaux. »

Dr Caroline Heering

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