Triptyque de Dieric Bouts temporairement retourné en Belgique depuis Grenade après plus de 500 ans
Dans les années à venir, l'IRPA accueillera un nouvel invité de marque. Le Triptyque de la Descente de Croix, peint par Dieric Bouts entre 1450 et 1458, sera analysé, étudié et restauré avant de retourner à la Chapelle royale de la Cathédrale de Grenade, en Espagne, en 2026.
M Leuven
Pour la première fois depuis plus de 500 ans, le Triptyque de la Descente de Croix, réalisé par Dieric ou Dirk Bouts (v. 1410-1475) à Louvain, est de retour dans son pays d'origine. Le 28 juin, les panneaux sont arrivés de Grenade à l'Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) pour une étude préliminaire réalisée par la Cellule d'imagerie scientifique. Prochainement, l'œuvre sera transférée au musée M Leuven, dans la ville où Bouts a vécu et travaillé, pour deux expositions temporaires - DIERIC BOUTS. Créateur d'images (du 20.10.2023 au 14.01.2024) et Atelier Bouts (du 16.02 au 28.04.2024) - consacrées au peintre, qui est considéré comme l'un des Primitifs flamands. Jamais auparavant les panneaux n'avaient été prêtés pour une exposition. Ce chef-d'œuvre exceptionnel retournera ensuite dans notre institution pour y être étudié par le Laboratoire de dendrochronologie et le Laboratoire des peintures, avant de faire l'objet d'un traitement de conservation-restauration minutieux dans l'Atelier des peintures, sous la direction de la conservatrice-restauratrice Livia Depuydt, et d'une recherche en histoire de l'art par le Centre d'études des Primitifs flamands.
Le Triptyque de la Descente de Croix (1450-1458) se compose de trois panneaux peints à l'huile : au centre, la "Descente de croix", à gauche la "Crucifixion" et à droite la "Résurrection du Christ". Depuis la fin du XIXe siècle, l'attribution à Dieric Bouts est reconnue par la plupart des historiens de l'art. Le style du retable est en effet caractéristique du maître. Le triptyque est conservé depuis 1505 dans la Capilla Real ou Chapelle royale de Grenade, lieu de sépulture de la reine Isabelle Ire de Castille et du roi Ferdinand II d'Aragon. Cependant, l'œuvre d'art a connu une histoire mouvementée, marquée par des modifications qui ont laissé de nombreuses traces matérielles. Par exemple, les panneaux latéraux ont été sciés en arrondi lorsque le retable a été intégré dans un retable plus grand en 1753. Voici une modification visible à l'œil nu, mais à l'IRPA cet été, les trois panneaux seront examinés par réflectographie infrarouge, radiographie et macro-fluorescence des rayons X pour révéler toute une série de particularités encore invisibles.
« L'histoire particulièrement turbulente et les nombreuses adaptations des trois panneaux ont évidemment laissé des traces, mais témoignent en même temps de l'appréciation éternelle de cette œuvre d'art flamande à Grenade. Maintenant que le triptyque se trouve en Belgique pour la grande exposition sur Bouts et qu'il est restauré avec le soutien de la Communauté flamande, c'est l'occasion idéale et exclusive de soumettre les tableaux à une étude interdisciplinaire approfondie par nos différents experts à l'IRPA. Le Centre d'études des Primitifs flamands avait déjà publié en 1963 un ouvrage (Corpus) complet sur le triptyque, mais les moyens et les techniques d'aujourd'hui nous permettront sans aucun doute de faire un grand pas en avant dans la connaissance de cette œuvre d'art. »
Dans BALaT, vous trouverez de nombreuses informations sur le Triptyque de la Descente de Croix. La base de données sera mise à jour avec de nouvelles images et des informations scientifiques, maintenant que l'œuvre se trouve à l'IRPA pour plusieurs années
Voulez-vous voir d'autres tableaux de Dieric Bouts et d'autres Primitifs flamands ? Ne manquez pas de vous plonger dans la base de données numérique Friedländer, qui offre un aperçu de toutes les peintures des maîtres flamands du XVe siècle.
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